Publié le : 11 novembre 2024 | Par : Ville de Menton
Au petit matin du 11 novembre 1918, les plénipotentiaires allemands signent l’Armistice dans le wagon de commandement du maréchal Foch, installé dans la clairière de Rethondes en forêt de Compiègne. À 11 heures, le « cessez le feu » sonne victorieux sur tout le front mettant un terme à quatre années d’une guerre effroyable. La signature de l’Armistice marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale, la victoire des Alliés et la défaite totale de l’Allemagne. Le traité de paix sera signé ensuite à Versailles, le 28 juin 1919. Traité qui mettra réellement fin à l’état de guerre.
106e anniversaire
Les cérémonies du 11 novembre célèbrent ainsi l’armistice de la Première Guerre mondiale. À Menton, la commémoration du 106e anniversaire a débuté place des Victoires où dix gerbes ont été déposées au pied du monument aux Morts, dont celle de la Ville par le maire, Yves Juhel, accompagné d’élus du conseil municipal des jeunes et d’élèves des établissements scolaires de la commune. Une cérémonie entre hommage et transmission. Un nouveau devoir de mémoire pour ne jamais oublier qu’il y a 106 ans, le pays pleurait ses morts, soignait ses blessés, pansait ses plaies…
Devoir de lucidité
« Aux fiertés de la victoire se mêle le cortège d’ombres des ‟péris en terre”, accompagné de ceux qui les pleurent. Ce sont ces sacrifices que nous commémorons aujourd’hui, auxquels sont agrégés depuis 2012, celui de tous les morts pour la France. Honorer leur mémoire, c’est écouter ce qu’ils nous disent encore aujourd’hui. Ils nous laissent un devoir de gratitude, de lucidité et d’espérance, a déclaré le 1er adjoint, Patrice Novelli, en lisant le message du ministre des Armées et des Anciens combattants.
Le devoir de lucidité, c’est de ne pas oublier que 21 ans après que les canons se fussent tus, il a fallu reprendre les armes en 1939. La conjonction de la lâcheté et de l’aveuglement a transformé la « Der des ders » en « armistice de vingt ans » pour reprendre les mots du maréchal Foch. À l’heure où la tragédie de la guerre a fait son grand retour en Europe, à l’heure où certaines puissances remettent en cause tous les fondements de l’ordre et du droit international, ceux de 14 et ceux de toutes les guerres nous murmurent de continuer à défendre la paix. »
Les porte-drapeaux ont ensuite ouvert le cortège jusqu’à l’église du Sacré-Cœur où le père Michel Maignant a célébré la messe d’action de grâce. Devant le monument aux Morts de l’église, le maire et le vicaire ont rendu hommage aux Mentonnais qui ont perdu la vie au cours de la Grande Guerre.
Le monument aux Morts
Inauguré le 3 juin 1928 place des Victoires, le monument aux Morts à la mémoire des victimes du conflit est l’un des plus imposants de France au regard de la taille de la ville. La « Victoire ailée en bronze sur une colonne ionique au chapiteau inversé » a pris naissance dix ans après la fin de la guerre 14-18, « en souvenir des braves enfants du pays qui sont morts pour la France en préparant la victoire ». Une victoire qui, dans l’inconscient mentonnais, est le symbole de l’attachement de la ville à la France. Pays qu’elle a rejoint en 1861, soit à peine plus d’un demi-siècle auparavant...
Antoine Sartorio
La commune doit sa construction au maire François Fontana, au marbrier Jules Molinari, au carrier Paul Molinari, à l’entrepreneur Vendôme Viale ainsi qu’au sculpteur Antoine Sartorio. Cet artiste, né à Menton en 1885, décroche son titre de sculpteur officiel de la Grande Guerre sur le front de l’Est en tant que simple soldat. Dès 1918, Antoine Sartorio se spécialise dans l’art monumental qui débute avec l’élaboration de monuments aux Morts demandés par de nombreuses communes françaises.
Il a notamment réalisé le cénotaphe présenté à la veillée funèbre du 13 juillet 1919 sous l’Arc de triomphe à Paris. Parmi ses ouvrages civils, citons le pont de Mirabeau sur la Durance, la façade du palais de la Méditerranée à Nice, le monument du centenaire de la fondation du Brésil, les décors du palais de Chaillot à Paris ou encore les bas-reliefs du palais de justice de Menton.